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image-20240428174038-1.jpeg La Gazette de l’ASLV image-20240428174038-2.jpeg

 

Page spéciale N° 21 du 15 au 30 avril 2024

 

Dans le bus, avant d’arriver à Aigues Mortes, Gilbert image-20240428174254-9.png  nous a fait un rapide historique du lieu. Je vous le livre ci-dessous.

 

AIGUES-MORTES VIIIème siècle – Un hameau au milieu des marécages

Au VIIIème siècle Charlemagne protège la côte en érigeant, en 791, la tour Matafère, au milieu des marécages pour la sûreté des pêcheurs et des ouvriers des salins.

Le XIIème siècle est celui de l’extension du port d’Aigues-Mortes. Déjà, d’Alexandrie et de Gênes beaucoup de navires viennent et de longue date, s’abriter dans cette anse naturelle, dont le vrai créateur et rénovateur est le roi Louis IX plus connu sous le nom de Saint-Louis.

Il décide donc que la Croisade sera française et partira d’un port français. Il utilisera ses projets pour ouvrir un grand port méditerranéen dépendant directement de la couronne de France.

Au XIIIème siècle, les Templiers possèdent de vastes pâturages et marais sur l’Istel, parfois à moins de cinq cents mètres de la mer. Ils y ont creusé un nouveau port afin de remplacer celui de Saint Gilles qui s’ensable.

De fait, le Grand Maître du Temple Renaud de Vichiers, ami de Louis IX, abandonne alors sa charge pour se consacrer à l’organisation de la Croisade.

L’endroit est habité, malgré les conditions climatiques et sanitaires difficiles, par une population clairsemée de pêcheurs et de sauniers (ramasseurs de sel), vivant dans des cabanes en roseau. Le village est créé de toute pièce sur un terroir dépourvu d’un urbanisme organisé. Il est établi entre le 2ème et le 3ème cordon littoral, à proximité immédiate des étangs de Marette et de la ville. Pour attirer de futurs habitants et commerçants, Louis IX donne une charte de coutume à la ville nouvelle en 1246. Cette charte accorde maints privilèges, exemptant les personnes qui s’établissent dans ce lieu insalubre, des tailles (impôt sur le revenu), d’emprunts forcés, de péages et des taxes portuaires. Très vite affluent des Catalans de Montpellier, des Provençaux, des Italiens et surtout des Génois et des Pisans. On estime alors la population à environ 15000 personnes. Cette charte de coutume, la seule donnée durant tout le règne de Saint Louis, est confirmée par son fils Philippe III Le Hardi et par 14 de ses successeurs. Toutes les confirmations font état des salines et des étangs situés au sud d’Aigues-Mortes, entre la ville et la mer.

XIII° siècle – début de la fortification d’Aigues-Mortes

Un point de départ pour les CROISADES.

Louis IX vient s’installer à Aigues-Mortes parmi les troupes croisées qui arrivent chaque jour, vers le début du mois de juillet 1244. Il s’installe dans une vaste demeure que les Templiers ont mise à sa disposition –il est accompagné de sa femme Marguerite de Provence, de ses deux frères Robert d’Artois et Charles d’Anjou. Tous les grands seigneurs et barons de France doivent l’y rejoindre.

Le départ est imminent. Tous les croisés sont arrivés ainsi que les écuyers, les palefreniers et autres hommes à fourrage. Se trouvent également dans la région les constructeurs du port et de la ville ainsi que les marins des galères, huissières et nefs ; en tout une masse qu’on peut évaluer raisonnablement à quelques 70 000 hommes et 20 000 chevaux. La croisade campe jusqu’au delà de Maguelone.

Au delà du port et des étangs, des dizaines de milliers de tentes, des multitudes de bannières et de gonfanons s’étendent bien au-delà de l’horizon visible sur vingt kilomètres alentours.

FIN XIII° siècle – construction des remparts

L’enceinte, envisagée dès 1266, n’est pas entreprise avant 1272 et n’est qu’à demi construite en 1285.

Toutes ces constructions coûtent cher au trésor royal. La richesse du port d’Aigues-Mortes, devenu un grand centre d’exportation des draps teints de Montpellier, reçoit épices, soieries et produits de luxe en provenance d’Orient.

  • La ville se constitue avec 26 ans d'avance sur l’enceinte.
  • A la mort de Louis IX, les fondations des remparts ne sont encore qu’en partie tracées.
  • Au début du XIVème siècle, l’enceinte est achevée.
  • Les remparts se déroulent sur 1634 m. Ils comportent 10 portes.

LA TOUR DE CONSTANCE : Au début du XIVe siècle, Philippe le Bel utilisa le site fortifié pour y incarcérer les Templiers. Entre le 8 et le 11 novembre 1307, quarante-cinq d'entre eux furent mis à la question, reconnus coupables et retenus prisonniers dans la Tour de Constance.

Après la révocation de l'Édit de Nantes, le protestantisme fut interdit dans le Languedoc comme dans le reste de la France, et la tour de Constance servit de prison pour les femmes « hérétiques ». La plus connue d'entre elles, Marie Durand, sœur d'un pasteur clandestin, y fut détenue à l'âge de 19 ans. Elle ne sera libérée que 38 ans plus tard, grâce aux efforts de M. de Canetta, lieutenant du roi à Aigues-Mortes.

« LE MASSACRE DES ITALIENS A AIGUES-MORTES »

En 1893, Aigues-Mortes connaît un des plus grands massacres de l’émigration italienne. Comme chaque année, un nombre considérable d’ouvriers arrivent des Cévennes et d’Ardèche pour faire la saison du sel. Nombreux sont les repris de justice et vagabonds qui se rendent à Aigues-Mortes, plus pour se livrer à des vols et à des mauvais coups que pour y trouver de l’embauche. Des ouvriers italiens arrivent également, la plupart du Piémont, de Ligurie et de Toscane.

Sur 3000 ouvriers, environs 1000 sont italiens. Le travail est pénible, battage du sel et levage du sel et le salaire peu élevé. Les italiens se pliant plus facilement à ces conditions que les autres ouvriers, rivalité, haine et exaspération finissent par dégénérer le 16 août 1893.

Une atmosphère tendue s’installe sur les chantiers, plusieurs querelles éclatent, un italien est accusé de laver son pantalon dans de l’eau potable, et lors d’une querelle les ouvriers italiens munis de pelles et bâtons blessent légèrement 4 français. Le calme rétabli, les ouvriers français vont à Aigues-Mortes demander du renfort et répandre la nouvelle que 3 français ont été tués. Une véritable chasse à l’italien se déchaîne dans les rues.

La seule solution du Procureur de la République est de les rapatrier par le train. Mais une foule accrue et armée bloque la gare et seulement 23 italiens peuvent y échapper. Cette même foule le lendemain matin marche sur les salins où 350 italiens protégés par des gendarmes tentent de joindre la gare pour être expulsés. Mais une autre bande armée de fusils les rejoignent et se jette sur les italiens dont nombreux sont tués. Ceux qui essaient de s’échapper sont poursuivis et achevés à coups de bâton. Les gendarmes dépassés tentent de protéger les 50 italiens restant mais arrivés en ville ils sont encerclés par 600 hommes déchaînés. Le Préfet et le Procureur essaient de les faire réfugier chez un particulier qui refuse d’ouvrir ses grilles et pour mettre fin à cet horrible massacre, ils les font se replier dans la Tour de Constance où les 40 italiens restent saufs. Tout l’après-midi une chasse à l’italien est lancée Le soir un détachement d’artilleurs arrivent à Aigues-Mortes pour délivrer les derniers italiens et les acheminer vers la gare.

XXème siècle à Aigues-Mortes

En 1903 – les Remparts d’Aigues-Mortes sont classés monument historique. 

En 1908 – Thomas Lawrence, plus connu sous le nom de Lawrence d’Arabie pénètre en Languedoc et visite Aigues-Mortes en juillet, il écrira à sa mère et fera une thèse sur l’architecture du XII et XIII° siècle.

En 1968 – Les Salins d’Aigues-Mortes se trouvent au 2ème rang national, les installations d’Aigues-Mortes sont devenues « un véritable laboratoire mondial qui lui permet de se charger de l’installation des tables salantes dans toutes les parties du monde, de l’Uruguay au Nicaragua, de la Méditerranée à l’Inde ».

Aujourd’hui Aigues-Mortes compte plus de 8700 habitants et reçoit chaque année 1 200 000 visiteurs dans ses murs séculaires.

 

Intéressant n’est-ce pas ? Un grand merci à Gilbert !

 

Ainsi s’achève la page spéciale du numéro 21 de LA GAZETTE DE L’ASLV, en espérant que sa lecture vous aura intéressés je vous dis : « à bientôt sur les chemins, et sur les pages des prochaines GAZETTES ».

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